À la tête de l’agence de graphisme Blend qu’il a fondée, Marc-Antoine Herrmann lève le crayon depuis plus de 20 ans pour les grandes entreprises. Pour VP Strat, il détaille son processus son processus créatif et ses recettes pour une image qui perdure. Et rock and roll.
Comment décrirais-tu ton processus créatif ?
Cela se passe en 3 phases pour aboutir à un résultat. Premièrement écouter le client, observer, comprendre mais aussi regarder ce qu’il se fait dans le secteur concerné et bien comprendre ses enjeux. C’est indispensable pour s’imprégner des codes et accessoirement éviter de proposer le logo du concurrent !
Second point : explorer, essayer, recommencer… Et trouver la bonne idée !
Je continue à noircir des pages avec des recherches, des dessins, des croquis, des mots clés… D’expérience, la première et la dernière idée sont celles retenues : la première parce qu’elle représente l’intuition et la dernière piste car elle est le fruit de toutes les réflexions et itérations et intègre toutes les données du problème.
Le dernier point, c’est le recul pour sélectionner et faire vivre les meilleures pistes. Celle du coup de cœur, de la séduction de l’image ou de l’audace avec une direction qui va très loin.
Raison, Séduction ou Audace : ce n’est pas toujours celui que l’on croit qui va l’emporter.
Marc-Antoine, quelles sont tes sources d’inspiration hors design ?
Tout m’inspire, il faut juste être réceptif, ouvert et attentif à tout ce qu’il se passe autour de soi. Les idées vous pouvez les trouver dans le métro, dans un musée d’art moderne ou sur une pochette de disque ! Personnellement, l’une de mes plus grandes sources d’inspiration, c’est justement la musique. Je travaille tout le temps en musique, j‘ai joué dans plusieurs groupes, je suis fan de rock, cela stimule mes neurones. J’en ai même fait un livre.
Quels sont selon toi les éléments indispensables qui font un bon logo ?
Un bon logo, c’est un logo dont on se souvient et qui dure dans le temps. Une des difficultés c’est que ces deux notions sont souvent contradictoires : si vous être trop « spectaculaire » pour marquer les esprits, vous risquez de lasser et de ne pas durer dans le temps. Tout est dans l’équilibre. Pour l’anecdote, le premier logo que j’ai créé en agence il y a une trentaine d’année est inchangé ! A ce jour, je pense que j’ai dessiné près de 200 logos d’entreprises.
D’expérience, une marque peut-elle se « réinventer » à travers un nouveau logo ?
En fait c’est presque l’inverse : une nouvelle identité traduit souvent une volonté de se réinventer. L‘identité visuelle est la partie émergée de l’iceberg. Elle est le signe du changement ou de cette volonté de changement. Ensuite cette nouvelle identité va servir d’étendard et à son tour entretenir la dynamique. Pour Bouygues Telecom, sur lequel j’ai travaillé, la campagne de lancement de l’opérateur, c’était le logo et rien d’autre !
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